Le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB)

Vous êtes sujet aux vertiges ? Cette sensation de déséquilibre peu agréable peut vraiment être handicapante au quotidien en plus d’être fatigante. Saviez-vous que les vertiges sont, dans la grande majorité des cas, des vertiges positionnels paroxystiques bénins, plus connus sous le sigle de VPPB ?

Vous souffrez de vertige après vous être baissé pour ramasser quelque chose par terre ou après vous être tourné dans votre lit ? Vous souffrez très probablement d’un VPPB. Ce trouble de l’équilibre qui prend ses origines au cœur de nos oreilles peut se soulager aisément. Voici toutes nos explications !

Tout savoir sur le VPPB

Définition, origines, caractéristiques, solutions, voici l’essentiel sur le VPPB.

Qu’est-ce que le VPPB ?

VPPB est le sigle pour vertige positionnel paroxystique bénin. Le VPPB est un trouble de l’équilibre assez fréquent et commun, peu grave. C’est la cause la plus fréquente de vertiges.

Quelles sont les causes du VPPB ?

Quelle est l’origine du VPPB ? Le vertige positionnel paroxystique bénin survient suite à un mouvement de tête ou une rotation brusque du cou et de la nuque vers l’arrière ou vers le bas.

Typiquement, un VPPB peut survenir :

• alors que vous tournez soudainement la tête pour regarder derrière votre épaule,
• lorsque vous tournez la tête sur la droite ou la gauche alors que vous êtes couchés,
• ou encore lorsque vous basculez brusquement votre tête pour regarder en hauteur.

Ce type de vertige est donc déclenché par des mouvements de tête et plus exactement des changements de position de tête.

Qui est plus à risque de vivre un VPPB ?

Les personnes âgées sont plus à risque de connaître un vertige positionnel. Autre public concerné, les personnes ayant subies un traumatisme crânien.

Comment se manifeste un VPPB ?

Quels sont exactement les symptômes d’un VPPB ? Dans le cas de vertige paroxystique positionnel bénin, les vertiges sont brefs, généralement le déséquilibre dure moins d’une minute. Les symptômes à retenir :

• l’environnement autour de la personne tourne alors qu’elle reste immobile,
• la personne a la sensation de tourner alors que ce n’est pas le cas,
• ou les deux phénomènes à la fois : environnement + personne qui tournent,
• les yeux de la personne peuvent bouger, on appelle cela le nystagmus : mouvement saccadé des yeux,
• il est possible que la personne connaisse des nausées ou des vomissements mais ce n’est pas toujours le cas.

Ces courts épisodes de déséquilibre désagréables peuvent se répéter plusieurs fois dans une journée, et cela sur plusieurs semaines.

En revanche, et il est important de le souligner ici, le VPPB ne s’accompagne d’aucune perte auditive ou trouble auditif quelconque comme des acouphènes. Si c’est votre cas, il s’agira plutôt d’une infection du labyrinthe, de la maladie de Ménière ou encore d’un neurinome de l’acoustique. Dans tous les cas, il est important de consulter rapidement.

Quelles sont les solutions concrètes pour soigner le VPPB ?

Fréquent et bénin, ce type de vertige n’en reste pas moins désagréable et vraiment éprouvant pour certains. Heureusement, le VPPB peut être pris en charge.

Il peut disparaître spontanément, et cela est fréquent. Si les vertiges persistent, votre médecin pourra dans un premier temps faire un test en utilisant la manœuvre de Dix et Hallpike. Il pourra ensuite prescrire une ou plusieurs séances de kiné lors desquelles le professionnel de santé pourra effectuer diverses manœuvres thérapeutiques :

• comme Semont ou Epley (les plus communes pour le canal postérieur),
• ou Gufoni ou Barbecue (pour cibler le canal latéral),
• ou encore Yacuvino (pour le canal antérieur).

Ces techniques permettent de rétablir l’équilibre de l’endolymphe dans l’oreille interne grâce à des mouvements précis de la tête et de la nuque en visant spécifiquement un canal.

Grâce à ces manœuvres, les cristaux retrouvent leur place et les vertiges disparaissent. Parfois plusieurs séances sont nécessaires lorsqu’on observe une récidive.

Chez les patients les plus exposés, on peut aussi leur apprendre certaines manœuvres (exercice de Brandt-Daroff ) afin qu’ils puissent se soulager seuls et instantanément chez eux.

Dans de très rares cas, la chirurgie est envisagée. Elle sera proposée en cas de récidive et d’épisodes très invalidants.

L’organe de l’équilibre, les vertiges et l’oreille interne

Pour bien comprendre le VPPB, il faut connaître un peu son anatomie. Au cœur de l’oreille interne, se trouve deux organes majeurs :

• l’organe de l’audition, la cochlée,
• et l’organe de l’équilibre, le système vestibulaire.

Anatomie du système vestibulaire

Pour comprendre ces vertiges, il faut comprendre comme fonctionne notre oreille interne et plus précisément notre système vestibulaire à l’origine de notre équilibre quotidien.

Le système vestibulaire comprend deux sacs ainsi que trois canaux. Ces sacs et canaux sont remplis de liquide appelé l’endolymphe et de cellules.

Les deux sacs sont :

• le saccule détectant les mouvements de la tête verticaux et ainsi la gravité,
• et l’utricule détectant les mouvements de la tête horizontaux et ainsi l’accélération.

Les trois canaux semi-circulaires sont :

• le canal semi-circulaire horizontal lié à la rotation autour du cou (hochement de la tête de gauche à droite, de droite à gauche),
• le canal semi-circulaire antérieur lié à la rotation de la tête autour de l’axe latéral (hochement de la tête de haut en bas),
• le canal semi-circulaire postérieur lié à la rotation de la tête autour d'un axe dorso-ventral (tête en bas, etc.).

Selon le mouvement de la tête, le liquide présent dans les canaux va plus ou moins bouger. Les cellules présentes envoient alors des signaux au cerveau, celui-ci comprend alors quel mouvement effectuer afin d’assurer l’équilibre. C’est un rodage complexe et bien huilé !

Ces sacs et canaux remplis de liquide sont essentiels : ils récupèrent un tas d’informations selon l’inclinaison de notre tête et transmettent le tout au cerveau. L’objectif : garder l’équilibre dans l’espace.

Le rôle de l’endolymphe

Ce fluide très important aussi bien pour l’audition que pour l’équilibre s’appelle l’endolymphe. Ce fluide riche en potassium est essentiel, les cellules ciliées baignent dans ce liquide.

Lorsque qu’on bouge, qu’on tourne la tête, qu’on hôche la tête, le liquide présent dans ces sacs et ces canaux bouge mais reste toujours de niveau. On pourrait l’illustrer simplement ainsi : un récipient rempli d’eau que l’on transporte dans une voiture, la surface bouge au rythme des secousses mais reste toujours de niveau. C’est pareil dans l’oreille interne : malgré tous les mouvements de la tête et ses inclinaisons, l’endolympe reste à l’horizontal.

Que se passe-t-il dans le système vestibulaire au moment d’un VPPB ?

Un VPPB se créée quand des otoconies, petits cristaux de calcium, présents dans les sacs (le saccule et l’utricule) se retrouvent dans les canaux semi-circulaires. Cette présence non désirée trompe les canaux, l'accumulation de cristaux surstimule les cellules des canaux et fausse le message au cerveau : résultat notre tête tourne !

Cette migration des otoconies, des sacs vers les canaux, peut s’expliquer par l’âge mais aussi par diverses situations ou pathologies :

• troubles auditifs : otites, chirurgie plus ou moins invasive de l’oreille,
• position allongée prolongée.

FAQ spéciale vertige position paroxystique bénin (VPPB)

Comment guérir d’un VPPB ?

Un VPPB peut disparaître comme il est venu. Si les épisodes de vertiges sont récurrents, un kiné pourra vous soulager avec certaines manœuvres thérapeutiques bien spécifiques (elles dépendront du canal semi-circulaire atteint).

Qu’est-ce qui déclenche un VPPB ?

Certains mouvements de la tête entrainent un VPPB :

• incliner la tête vers le haut,
• baisser la tête vers le bas,
• tordre son cou pour regarder derrière soi au dessus de son épaule.

Le VPPB est-il grave ?

Le vertige positionnel paroxystique bénin est un trouble de l’équilibre assez fréquent qui n’est pas grave. Il n’y a ni acouphène, ni perte auditive avec le VPPB. Il se guérit aisément après seulement deux séances chez le kiné.