Les signes précoces d'une perte d’audition

Camille
Camille
31 mars 2025

Quels sont les premiers signes d’une baisse de l’audition ? Quels sont les premiers symptômes d’une hypoacousie ? En tant que personne concernée ou proche de la personne sourde, les signes ne sont pas tout à fait identiques.

Vous pensez connaître une perte d’audition ?

Vous suspectez une baisse de votre acuité auditive ? Certains signes, certains symptômes peuvent vous aider à comprendre votre état et ainsi à consulter. En tant que première personne concernée, vous pourrez peut-être observer chez vous, les situations ou manifestations suivantes :

  • Vous avez le sentiment étrange de ne pas cerner d’où provient les sons. Soudain l’origine des sons vous est beaucoup plus obscure. C’est une impression déroutante, mais qui est logique. Comme votre ouïe est diminuée, elle ne parvient pas, comme avant, à restituer correctement tous les sons. Votre perception sonore est modifiée, déséquilibrée. Ainsi vous tournez la tête ou la penchez «  à la recherche des sons ».
  • Vous avez tendance à augmenter le volume des médias que vous écoutez ou regardez. Télévision, radio, ordinateur, vous écoutez vos émissions, films ou séries TV plus fort qu’avant. Gardez-vous la télécommande avec vous ? Lorsque vous conduisez, vous avez le volume de la radio très fort pour couvrir le bruit du moteur de la voiture ?
  • Vous subissez des acouphènes. Ces manifestations sonores étranges et désagréables sont le signe récurrent d’une perte d’acuité auditive. Les acouphènes peuvent prendre différentes formes : bourdonnements, sifflements, cliquetis, grésillements. Ces bruits parasites continus ou intermittents sont très gênants.
  • Vous remarquez que vous avez plus de mal à tolérer un environnement sonore élevé. Lorsqu’il y a beaucoup de bruit autour de vous, la conversation que vous devez mener est compliquée pour vous. Cette situation génère du stress. Vous ne cernez pas totalement ce que dit l’interlocuteur en face vous. Vous avez tendance à vous aider en lisant sur ses lèvres pour compléter votre compréhension.
  • Les conversations téléphoniques sont synonymes de moments difficiles pour vous. Vous préférez les éviter, car c’est trop complexe à suivre.

Perte d’audition, les signes pour l’entourage

Vous avez des doutes sur le niveau d’audition d’un proche ? Quels sont les signes avant-coureurs ? Quels sont les premiers symptômes d’une perte d’audition ?

Ami, conjoint, membre de la famille ou enfant, vous êtes un proche direct et vous vivez au quotidien aux côtes de la personne concernée par une diminution de la capacité à percevoir les sons. 

Vous êtes le témoin de sa perte d’audition. Bien souvent, dans les premiers temps, la personne concernée aura du mal à reconnaître ses troubles auditifs, par fierté, par peur, par appréhension ou par inconscience.

Vos observations peuvent aider votre proche à prendre conscience de son état et ainsi l’aider à consulter. En tant que proche vous avez un rôle important à jouer puisque vous pouvez aussi participer aux rendez-vous avec l’audioprothésiste. Vos remarques, votre accompagnement et votre aide aideront notamment au moment de choisir le bon modèle d’audioprothèses.

Quels sont les signes précoces d’une perte d’audition que l’on peut observer chez un proche ? Voici quelques situations qui peuvent survenir :

  • Le proche en question qui souffrirait d’une surdité unilatérale ou bilatérale a une posture différente, il tourne la tête, penche la tête ou l’incline. Geste qu’il ne faisait pas auparavant. Comme il rencontre des difficultés à entendre les sons naturellement, il les cherche inconsciemment avec ses oreilles. C’est un premier signe visible de perte d’audition. Ce dernier n’a pas toujours conscience d’incliner la tête.
  • Le proche suspecté par une perte d’audition aura plus de difficulté à suivre une conversation. Cela se traduit par une mauvaise interprétation des mots ou du sens de la discussion : il répond à côté, il ne répond pas vraiment. Pour donner le change, il va peut-être occuper la discussion, digresser ou alors, inversement, se retirer, être effacé et rester très discret. On peut distinguer clairement qu’il se sent perdu comme si on parlait une langue étrangère qu’il ne maîtrise pas complètement. Cette situation est amplifiée surtout si l’échange a lieu dans un environnement bruyant ou avec un bruit de fond : typiquement au restaurant ou lors d’un repas de famille.
  • Vous avez des difficultés à mener une conversation au téléphone avec lui. Les appels sont de plus en plus compliqués. L’échange est laborieux ou très laborieux. 
  • Un proche qui connaît une hypoacousie aura tendance à s’exprimer de manière différente. Il marmonne, "parle dans sa barbe". Vous avez tendance alors à le faire répéter.
  • Un proche avec une perte d’acuité auditive fait plus souvent répéter les personnes autour de lui. On peut percevoir aussi pendant un échange qu’il aura tendance à lire sur les lèvres et à se concentrer sur la bouche de la personne. Ce mécanisme inconscient de sa part l’aide à comprendre les mots formulés par autrui avec les bribes de sons que son audition capte encore. Lors des échanges, la personne ne vous regarde plus dans les yeux, mais a plus tendance à regarder vos lèvres bouger.
  • Volume de la télévision, de la radio ou de l’ordinateur est plus élevé que d’habitude. Vous remarquez que votre proche a tendance à monter le volume et vous lui faites remarquer, car cela vous gêne.

Quelles sont les raisons d’une perte auditive ?

On l’a déjà abordé ici, de multiples raisons expliquent une baisse partielle ou complète de ses facultés auditives : 

  • chez les seniors, la presbyacousie ou vieillissement des oreilles, est la raison principale de surdité ;
  • l’ototoxicité ou les traitements médicamenteux toxiques pour l’audition,
  • les traumatismes sonores,
  • le tabac,
  • la pollution sonore et les nuisances sonores,
  • certaines maladies (maladie de Ménière, l’otospongiose),
  • certaines infections virales (oreillons, otites, etc.) ou bactériennes (méningite),
  • ou encore les bouchons de cérumen.

Savoir décrypter les symptômes d’une perte d’audition et après ?

Loin d’être une fatalité, il ne faut ni s’inquiéter ni stresser. Il faut consulter sans retarder l’échéance. Prendre déjà conseil auprès de son médecin généraliste est une première étape. Celui-ci pourra vous ausculter, mais aussi vous orienter vers un ORL, un oto rhino laryngologiste.
Ce médecin spécialisé dans toutes les affections de l’oreille, du nez et de la gorge pourra vous recevoir au sein de son cabinet équipé. Ce dernier mènera un examen de vos oreilles complet : un bilan auditif qui établira suite à plusieurs tests (audiométrie tonale et audiométrie vocale) un audiogramme qui révélera votre seuil auditif. 

Suite à ce bilan et à vos résultats, l’ORL pourra vous prescrire, si nécessaire, des aides auditives ou appareil auditif. L’ordonnance d’un ORL est obligatoire dans ce cas précis. Avec cette prescription médicale, vous pourrez alors prendre rend-vous auprès d’un audioprothésiste diplômé d’état qui vous accompagnera dans votre appareillage. Sur Mon centre Auditif, vous trouverez aisément une adresse près de chez vous.

L’importance de la prise en charge

Déceler une baisse d’audition est une chose, la soigner et la prendre en charge est l’étape naturelle qui suit. Et cette étape ne doit pas être repoussée. Il est important que des professionnels de santé puissent poser un diagnostic et vous donner des solutions concrètes pour mieux vivre cette hypoacousie.
Pourquoi ? Car une surdité non prise en charge entraîne d’autres maux tout aussi graves :

  • Isolement : la personne sourde n’entend plus les autres autour d’elle, elle est frustrée, en colère, elle s’isole et se coupe du monde.
  • Dépression : le lien surdité et psychologie est à prendre très au sérieux. Se rendre compte que notre ouïe baisse est vécu par beaucoup comme une catastrophe insurmontable. Cela peut entraîner des angoisses fortes, du stress, de la peur. La diminution de la capacité à percevoir les sons entraîne donc un état dépressif plus ou moins grave. Consulter, en parler, trouver des traitements, des solutions est le seul moyen d’éviter cet état psychologique grave.
  • Perte d’autonomie et déclin cognitif : la personne sourde est plus isolée, elle est moins stimulée. Sa concentration, sa mémoire ou encore sa réflexion sont moins alertes. Une baisse d’audition entraîne inévitablement une diminution de la stimulation cérébrale. Des parties du cerveau qui ne sont pas ou moins stimulées entraînent et installent irrémédiablement des problèmes cognitifs. C’est un cercle vicieux.

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