Dossier : La Maladie de Ménière

Camille
Camille
29 nov. 2024

Crises vertigineuses aiguës, bourdonnements de l’oreille, perte de l’acuité auditive, mais aussi nausées et vomissements, la maladie de Ménière atteint aussi bien notre audition que notre équilibre. Découvrez notre dossier complet sur cette affection de l’oreille interne assez répandue.

Tout savoir sur la maladie de Ménière : définition, origines et symptômes

Définition et manifestation


La maladie de Ménière tient son nom d’un médecin français, Prosper Ménière, qui le premier au XIXe siècle a décrit les symptômes. Il s’agit d’une pathologie de l’oreille qui atteint aussi bien l’audition que l’équilibre. 

Cette pathologie auditive est une affection chronique assez fréquente qui évolue par crises. La maladie de Ménière ou syndrome de Ménière se manifeste par des crises assez violentes de vertiges et de pertes d’équilibre accompagnées de troubles de l’audition, d’acouphènes et de perte auditive d’une oreille, mais aussi (mais pas toujours) de vomissements et de nausées.

Une crise peut durer quelques minutes comme plusieurs heures. Les crises sont soudaines et sans alerte spécifique. Tandis que les vertiges disparaissent et se calment marquant la fin d’une crise, les acouphènes peuvent persister plusieurs jours.

Ces épisodes peuvent être très pénibles et très invalidants à traverser. Manque d’énergie, faiblesse ou encore somnolence suivent une crise. Crise après crise, l’audition s’affaiblit et la surdité s’installe.

Dérèglement de l’endolymphe et hydrops labyrinthique : cause de la maladie de Ménière

Les médecins et chercheurs ont su établir que cette pathologie auditive est due à un déséquilibre de la pression de l’endolymphe, liquide se situant dans l’oreille interne.
Plus exactement, cette affection est due à un œdème dans l’oreille interne qui a pour nom hydrops labyrinthique. Cet œdème s’est formé suite à une quantité trop importante de liquide dans l’oreille. Il y a alors pression, œdème et déséquilibre. Ce dérèglement entraine alors le syndrome de Ménière.

En revanche, les scientifiques ne savent pas encore expliquer l’origine de ce déséquilibre liquidien.

Origine incertaine de la maladie


Pourquoi la maladie de Ménière se manifeste et se développe ? L’origine est encore inconnue. Certains chercheurs ont émis quelques hypothèses. Cette affection de l’oreille interne pourrait être due à une maladie auto-immune, une infection ou encore une réaction allergique. Un terrain génétique n’est pas non plus à exclure.

Audition, équilibre et liquide de l’oreille interne


Un petit rappel anatomique s’impose pour bien saisir l’importance de ce liquide dans l’oreille interne.

L’oreille est constituée de trois parties : l’oreille externe (pavillon, tympan), l’oreille moyenne (osselets) et l’oreille interne (cochlée, vestibule, nerf auditif, etc.)

Dans l’oreille interne se trouve plus précisément deux organes fondamentaux : l’organe de l’audition et l’organe de l’équilibre. Tandis que l’audition est assurée par la cochlée qui a une forme d’escargot, notre équilibre est garanti par le système vestibulaire ou vestibule.

Pour faire simple, la cochlée est composée de milliers de cellules ciliées qui flottent dans un liquide. Ces cellules réagissent et vibrent aux ondes captées par l’oreille, elles traduisent ces vibrations en signaux et les transmettent au cerveau via le nerf auditif. Les cellules oscillent dans le liquide, ce mouvement permet la bonne transmission des signaux.

D’une autre part le système vestibulaire est composé de sortes de sacs remplis du même liquide, l’endolymphe, mais aussi de canaux. Ce système capte les mouvements de la tête et permet de garder l’équilibre. 

Vous l’aurez compris, s’il y a dérèglement du liquide (trop de liquide entrainant trop de pression) alors l’audition comme l’équilibre en pâtissent directement.

Les trois caractéristiques de la maladie de Ménière


Les trois maux principaux de la maladie de Ménière sont :
 

  • une perte de l’audition progressive,
  • des vertiges,
  • et des acouphènes.

1. Une perte d’audition progressive

L’un des trois principaux symptômes de la maladie de Ménière est une perte de la capacité auditive. Cette perte d’audition est progressive et non soudaine. Elle se caractérise aussi par son unilatérité. Autrement dit, le patient peut constater une baisse de son ouïe, une hypoacousie, d’une seule oreille et non des deux oreilles lors d’une. 

Une fois la crise terminée, l’audition revient à la normale.

Avec le temps et la répétition des crises, le patient peut perdre un certain degré d’audition, notamment dans les sons graves.

2. Des vertiges


La maladie de Ménière provoque des crises de vertiges intenses qui peuvent se révéler particulièrement déroutantes, douloureuses et peu agréables. 

En effet, ces crises de vertiges rotatoires sont si lourdes et violentes qu’elles provoquent bien souvent des nausées et des vomissements. Ces crises entrainent des pertes d’équilibre fortes ainsi que de très désagréables sensations de tête qui tourne ou encore d’étourdissement. Pâleur et sueurs peuvent logiquement survenir. 

Ces crises de vertiges surviennent de manière brutale (rarement des maux de tête alertent avant le déclenchement d’une nouvelle crise) et peuvent durer plusieurs heures, entre 6 heures et 24 heures. Un nystagmus (mouvement involontaire des yeux) peut être observé lors des crises.

3. Des acouphènes


Bourdonnements, sifflements, grésillements, la maladie de Ménière provoque aussi et enfin un troisième symptôme peu agréable : les acouphènes.

Lors des crises, tintements et sifflements de gravité variée surviennent d’une seule oreille.

Maladie de Ménière : public concerné, prise en charge et traitement

Le public le plus exposé à la maladie de Ménière


Cette affection de l’oreille vise principalement les personnes entre 20 et 50 ans. Le public féminin serait un peu plus exposé que le public masculin. Les plus jeunes seraient épargnés.

La gravité des crises est très variable d’un patient à l’autre. Certains pourront être simplement gênés par des crises isolées (deux ou trois par an), d’autres seront invalidés par des manifestations sévères et récurrentes (plusieurs par semaine). Certains patients connaissent, lors de leur crise, l’impression de la chute violente, appelées crises oolithiques de Tumarkin.

La prise en charge et le diagnostic


Étant donné que les symptômes ne se manifestent pas toujours en même temps, il est parfois difficile de diagnostiquer la maladie de Ménière. De plus, il faut que le patient ait vécu plusieurs crises de vertiges pour que le médecin puisse diagnostiquer ce syndrome.

L’ORL, l’otho-rhino-laryngologiste, mène plusieurs examens médicaux afin d’assurer son diagnostic. Un bilan auditif complet (audiométrie tonale et vocale) s’impose pour tester l’audition et connaître l’état de la capacité auditive du patient. Une vidéonystagmographie ou VNG est aussi nécessaire pour évaluer l’équilibre du patient. Enfin, une IRM se révèle aussi utile pour compléter le diagnostic. 

Des solutions, des traitements


Pour traiter les crises, plusieurs traitements peuvent être proposés afin de soulager le patient. Le médecin prescrira des médicaments pour calmer les vertiges (médicaments anti-vertigineux) et les vomissements (médicaments anti-vomissements). Des corticoïdes sont possibles pour combattre la baisse importante de l’audition. En outre, le professionnel de santé pourra ajouter pour diminuer la sensibilité vestibulaire, des anxiolytiques.

Si les crises sont fortes, fréquentes et la maladie installée et avérée, un traitement de fond peut être envisagé pour apaiser le patient dans son quotidien. Cependant comme l’origine de la maladie n’est pas déterminée, aucun traitement spécifique n’existe. Dans cette situation précise, le but sera de diminuer la pression du liquide endolymphatique.

Une rééducation vestibulaire avec des kinésithérapeutes spécialisés peut être envisagée dans certains cas de figure.

La chirurgie peut aussi être proposée pour les cas les plus sévères lorsque les traitements médicamenteux ne font plus d’effet : la neurotomie vestibulaire, la labyrinthectomie chirurgicale et la labyrinthectomie chimique ont un caractère irrévocable et sont réservées aux personnes ayant déjà une audition très diminuée. 
En revanche, la décompression du sac endolymphatique est une chirurgie moins risquée et invasive qui a pour but de réduire la pression dans l’oreille interne.

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