Camille
25 juin 2021À la suite d’un bilan auditif attestant d’une déficience auditive, l’ORL ou l’audioprothésiste vous expose les différentes solutions et aides auditives possibles pour compenser votre perte auditive. L’implant cochléaire peut faire partie des diverses solutions proposées.
En termes d’appareillage auditif, l’implant cochléaire s’impose comme un petite révolution. Mais qu’en est-il exactement ? Comment fonctionne l’implant cochléaire ? Qui peut en bénéficier ? Mon Centre Auditif vous aide à y voir plus clair sur cet implant à la technologie exceptionnelle !
Quel est le rôle de l’implant cochléaire ?
Pour résumer simplement, l’implant cochléaire est un dispositif électronique pouvant capter les sons autour de la personne telle une oreille en bonne santé. L'implant cochléaire va ensuite pouvoir les traduire et les transmettre au nerf auditif. Ce dernier fait ensuite la liaison avec le cerveau.
Ce petit bijou de technologie réussit donc à saisir les sons et les transmettre à notre cerveau comme le ferait une oreille saine. L’implant cochléaire réalise tout le travail qu’effectue l’oreille interne, il remplace donc toutes les fonctions de cette partie de l’oreille.
Petit rappel, l’oreille est constituée de trois parties :
- de l’oreille externe avec le pavillon et le conduit auditif,
- de l’oreille moyenne avec les osselets et le tympan,
- de l’oreille interne ou cochlée avec l’organe de Corti.
La cochlée, grâce à ses terminaisons, réussit à transformer les vibrations du tympan en message nerveux. Le message nerveux est notamment transmis par les cellules ciliées qui sont présentes par milliers. L’implant cochléaire parvient à mener et à traduire, à la place de l’organe de Corti, l’information du tympan au cerveau.
Comment fonctionne l’implant cochléaire ?
L’implant cochléaire se place sous anesthésie générale. L’opération chirurgicale ne prend que peu de temps ( une heure environ). L’implant cochléaire est un dispositif médical composé notamment :
- de micros captant les sons, ceux-ci sont placés derrière l’oreille,
- d’un processeur convertissant les sons captés par les micros en signaux,
- d’un implant placé sous le cuir chevelu qui réceptionne les signaux et les envoie dans la cochlée,
- enfin la cochlée transmet l’information au nerf auditif qui le transmet au cerveau.
Quelles sont donc les personnes concernées par les implants cochléaires ?
Qui a droit à l’implant cochléaire ? Attention, toutes les personnes souffrant de baisse auditive ou de perte de la sensibilité auditive ne sont pas éligibles.
Les implants cochléaires peuvent s’adresser aux nouveau-nés sourds mais aussi aux personnes ayant perdu leur ouïe au cours de leur vie. Pour plusieurs raisons, la personne est devenue sourdes ou malentendantes à la suite d’un traumatisme sonore important ou d’une défaillance génétique de la cochlée et des cellules ciliées.
L’implant cochléaire peut s’adresser à des patients souffrant d’une surdité modérée à profonde chez l’enfant, l’adulte ou la personne âgée.
Suite à la pose de tels implants, un temps d’adaptation et des séances chez l’orthophoniste sont indispensables. La rééducation orthophonique est différente selon le patient et peut être rapide comme plus complexe et laborieuse. Concernant les plus jeunes, une opération le plus tôt possible est recommandée pour habituer le cerveau. En revanche, une privation auditive longue sera plus difficile à oublier et à gommer.
Les résultats de l’implant cochléaire dépendent aussi du degré de perte auditive et de l’état de santé de l’oreille interne. Tant que le nerf auditif fonctionne, de beaux résultats positifs sont tout à fait possibles. Il faudra s’armer de patience, car cet implant, bien qu’avancé technologiquement, ne réalise pas de miracle. Le patient retrouve un certain degré d’audition sans recouvrir intégralement une capacité auditive maximum. Certains porteurs trouvent d’ailleurs qu’il est toujours difficile de suivre une conversation en milieu bruyant, par exemple.
Des implants peu connus du grand public
Ce type d’aides auditives restent mal connues du grand public pour plusieurs raisons.
Bien que pris en charge par la Sécurité Sociale depuis 2009, leur coût reste élevé, près de 20 000 €, sans compter les multiples rendez-vous de réglages et l’opération. De plus, les médecins sont mal ou très peu informés sur cette technologie de pointe pourtant développée depuis de nombreuses années. Se faire implanter ce dispositif est un véritable parcours du combattant en France. Le Cisic pour Centre d’Information sur l’Implant Cochléaire est l’un des organismes les mieux placés pour informer sur les futurs patients.
Enfin, notons aussi que l’implant cochléaire fait aussi débat et est l’objet de controverses au sein de la communauté des personnes sourdes et malentendantes. Certaines sont opposées à l’implant cochléaire soutenant que la surdité est une culture qu’il faut défendre. Ces personnes réfractaires à l’implant mettent notamment en avant le manque d’informations sur les échecs de l’implant, la pression exercée sur des parents d’enfants sourds ou dénoncent encore l’ethnocentrisme de l’opération.
Aujourd’hui, de nombreux sourds ou malentendants peuvent suivre une conversation, y répondre et participer à une discussion, assister à un concert, regarder et écouter un film grâce aux implants cochléaires. Renseignez-vous auprès de professionnels ou mieux encore prenez en compte l’expérience d’autres implantés, c’est encore le mieux pour se faire son propre avis.
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